Demain il sera trop tard – Jean-Christophe Tixier

Lorsque j’ai découvert le résumé, j’ai été intrigué. J’aime beaucoup les dystopies et je me suis posée la question de comment celle-ci pourrait se démarquer des autres ? En effet, avec des parutions en veux-tu en voilà, il peut parfois s’avérer compliquer de faire la différence. Avec Demain il sera trop tard, Jean-Christophe Tixier nous offre une histoire, qui, s’en sortir de l’ordinaire, m’a interpellé sur notre société actuelle et des dérives qui peuvent en découler. Il nous offre des personnages intéressants par leur passé et ce qu’ils sont à ce jour. Leur vie ne sera pas du tout repos et ce qu’ils vont devoir entreprendre n’est qu’un début pour construire Demain.


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Editions Rageot 

Prix : 15€10

427 pages 

Genre : Dystopie

 

 

 


Résumé :

Virgil vit dans l’insouciance. Le Terme diagnostiqué à sa naissance fait de lui un 81 (il va vivre 81 ans). Mais un jour, une Brigade tente de l’arrêter. Il s’enfuit. Débute alors sa descente aux enfers.
Enna, elle, est Court Terme et vit dans le ghetto. Elle graffe sa révolte sur les murs des beaux quartiers. Quand son amie est tuée par un groupuscule proche du pouvoir, elle jure de la venger…
Traqué, Virgil rencontre une jeune geek, Lou, analyste de données, qui lutte clandestinement contre le système.
Lui, Enna, Lou et d’autres sont décidés à se battre contre cette société totalitaire qui les a condamnés et à vivre intensément chaque jour, chaque minute, chaque seconde, qui restent !


Mon avis :

Vous n’imaginez pas à quel point j’ai eu des difficultés à écrire cette chronique. Pas parce que je n’ai pas aimé ou que j’ai un avis mitigé… mais comment réussir à donner mon ressenti sans trop en dire ? J’espère avoir trouvé un juste milieu en vous donnant envie de le lire sans vous gâcher le plaisir d’être surpris. 

Concernant le livre, j’ai adoré le fond de l’histoire ! J’ai complètement adhéré à l’idée de l’auteur, à l’histoire qu’il nous raconte…mais sur la forme, j’ai eu du mal à me mettre dedans car tous les R (Reserved) à côté de presque chaque mot m’ont énormément perturbé malgré une note de l’auteur en début de livre. Pour dire, j’ai fini par m’y habituer et réellement comprendre leur intérêt qu’au bout du premier quart. Mais une fois assimilé, la lecture en devient beaucoup plus agréable. 

R
Important à l’histoire

J’ai apprécié commence se construisait les évènements, le fait que l’on suive quatre personnages que les circonstances vont finir par lier. Et puis l’action arrive très vite. A peine le temps de s’installer confortablement dans son fauteuil que les kidnappings des longs termes commencent déjà. Pourquoi ces kidnappings ? Car le système du Term-test(R) n’est pas fiable et qu’il ne faut surtout pas que la population s’en rende compte.

« La minute qui va commencer est la même pour tout le monde […]. Que l’on soit Court, Moyen ou Long terme. Elle durera autant pour chacun. « 

Parmi eux, il y a Virgil, qui jusqu’à la fin m’aura tapé sur les nerfs. Il se rend compte qu’il n’est pas un long terme comme il a toujours cru, mais un court terme. Il aura beaucoup de ml à l’accepter et je pense que toutes ses remises en question, bien que nécessaire, et certaines de ses décisions auront eu raison de moi… Je ne peux pas entrer plus dans les détails mais c’est le personnage avec qui j’ai eu le plus de mal. A côté de ça j’ai adoré les filles Lou et Enna. Elles ont une telle force de caractère que j’ai eu envie de les soutenir toujours plus, toujours plus loin. Les personnages sont très bien décrits, je n’ai eu aucun mal à me les visualiser mais j’aurais voulu avoir des réponses à mes questions concernant certains pans de leur passé. Et si on a les « gentils » d’un côté, on a aussi les « méchants » en commençant par le gouvernement qui n’est jamais clairement présenté, donnant une impression de menace qui plane constamment sur la population. Ils sont à plusieurs reprises nommés par le pronom « ILS » mais c’est la Brigade spéciale qui représente ce maintien de l’ordre et cette société régie par des règles. Il y a aussi Jolson, méchant malgré lui, si je puis dire. Il représente à lui tout seul ce qu’est un lavage de cerveau. Par là je veux dire, que depuis la mort de son père il voue une haine féroce aux courts termes, sûrement à juste titre. Mais il est surtout aveuglé par les idéaux inculqués depuis son enfance sur ce qu’est censé représenter une société parfaite. J’ai vraiment apprécié ce personnage, je me demande même s’il n’a pas été mon coup de cœur du livre. On le découvre et on le voit évoluer ce qui fait que j’ai développé de l’empathie pour lui et j’ai été révolté en même temps que lui. Bref, un personnage secondaire qui a largement son potentiel et qui devient tout aussi important par la force des choses. 

Comme dit plus haut, avec tout ces personnages, on a des alternances de point de vue avec des chapitres courts ce qui donne clairement un rythme au livre. Une fois le premier quart passé, l’auteur ne nous laisse que peu de temps de répit. Et s’il nous laisse respirer, c’est pour en remettre une couche derrière. Jusqu’à la fin je me suis demandée comment tout ceci allait se terminer. Par peur de spoiler je mets ce qui suit à surbriller : l’auteur laisse une fin ouverte, ne faisant pas de promesses idylliques mais permettant de croire à un meilleur avenir.

Le fait que ce soit un one-shot permet de ne pas rester sur une attente. On a une fin, qui plaît ou pas mais qui a le mérite d’être très clair. 

En bref, de l’action qui rend la lecture agréable et rythmé malgré un début difficile. Des lieux et des personnages que l’on visualisent très bien mais pour qui je me pose encore beaucoup de questions. Une fin qui m’a satisfaite, et qui a comblé mes attentes. Un héros antipathique (pour moi, je le précise bien, je sais que d’autres l’ont apprécié. Les goûts et les couleurs…) mais des personnages féminins vraiment réussis. Un thème qui se détache un peu des autres ne donnant pas une impression de déjà-vu. Il faut peut-être s’accrocher au début, mais le livre en vaut clairement le coup je vous le garantie =). 

« Ce système ne tient debout que parce qu’on ne se pose pas les bonnes questions et que tout le monde y trouve son compte, ou presque. »

Merci à Netgalley et Rageot Editions pour m’avoir permis de découvrir ce livre.

 

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