Comment peut-on surmonter un aussi grand traumatisme que la séquestration et les joyeusetés qui peuvent parfois l’accompagner ? Comment se passe l’après et que s’est-il passé avant ?
C’est tout un tas de questions qui vient à l’esprit lorsque l’on commence ce livre. Une histoire terrible, difficile à lâcher, compliqué à oublier.
Je vous parle aujourd’hui de Séquestrée de Chevy Stevens paru aux éditions L’Archipel.
Résumé :
Ce dimanche-là, Annie, agent immobilier de 32 ans, avait prévu de vendre une maison grâce à une journée portes ouvertes. Mais son dernier client, un homme qui prétend s’appeler David, la fait monter de force dans sa camionnette. Annie vient d’être enlevée. Son ravisseur l’emmène au cœur de la forêt et l’emprisonne dans une cabane. Son calvaire va commencer…
Pas de spoil je vous rassure ! D’emblée, on sait qu’annonce a échappé à son ravisseur et qu’elle consulte un énième psy pour tenter d’extérioriser ses démons en racontant ce qu’il c’est passé.
D’ailleurs, un des points positifs que j’ai pu noter dès les premières pages c’est la construction narrative. En effet la narration est faite de telle sorte que j’ai eu la sensation qu’Annie, le personnage principal, s’adresse directement à nous par le biais de la psy.
Il n’y a aucune interaction entre ces deux-là, Annie se permettant d’anticiper les réponses de son interlocutrice. Mais en s’adressant directement à cette dernière, j’ai eu l’impression qu’elle s’adressait également, directement au lecteur.
Cela rend l’histoire plus prenante, plus réelle et surtout plus impactante.
Je vous avoue que les premiers chapitres m’ont quelque peu décontenancé car je m’attendais à vivre 300 pages au cœur de l’enfer que peut représenter un kidnapping.
Et pas du tout.
Au final, cela nous est raconté comme un souvenir qu’il est difficile d’aborder pour de multiples raisons que nous allons découvrir au fur et à mesure des séances de psy.
Le fait de développer cette partie ainsi rend plus « tolérable » ce qu’a pu traverser Annie ou en tout cas moins dur à lire.
L’auteure ne s’attarde pas sur les sévices qui ont pu avoir lieu mais sur l’impact psychologique qui en ressort au moment « T ».
C’est même plus terrible que si on nous décrivait les scènes physiques, car ici, on insiste impuissant à une mise en pièces de la psyché d’une jeune femme qui avait tout pour vivre heureuse.
Et c’est terrible de se rendre compte à quel point ce « monstre » a pu la changer malgré elle, à travers ce qu’elle a subi tout le long de sa séquestration.
Croyez-moi, pas besoin de détails macabres pour ressentir tout l’horreur de ce calvaire.
Comme dit plus haut, Chevy Stevens a pris le choix de mettre en avant un personnage qui tente d’aller de l’avant après avoir vécu l’enfer. Et l’on suit cette reconstruction à travers les différents entretiens qu’elle mène avec le psy lorsqu’elle aborde ce qu’est devenu son quotidien et ce qu’elle a vécu avec le monstre.
J’ai trouvé que cela permettait de créer un lien entre le lecteur et le personnage et d’être ainsi plus affectée par ce qui lui est arrivée, et ce qu’elle vit encore aujourd’hui.
Parce que la Terre n’arrête pas de tourner durant un kidnapping, Annie devra aussi composer avec ces changements.
Je vois Séquestrée comme un thriller psychologique qui en peu de pages parvient à créer une véritable empathie envers les différents protagonistes présents. J’aurais même aimé qu’il y ait un peu plus de chapitres pour rester encore un peu avec eux.
Mention spéciale pour Annie que j’ai adoré avec sa force de caractère et cet humour noir placé juste comme il faut, permettant ainsi de dédramatiser.
L’histoire nous ballade tranquillement entre passé et présent et tisse, sans que l’on se rende compte, sa toile finale.
Et quel dénouement… même si les doutes s’installent peu à peu dans l’esprit, il y a toujours un espoir de se tromper et de faire fausse-route. Et que ce que l’on craint n’arrivera peut-être pas…
En bref,
Alors voilà, mon point final.
J’ai passé un bon moment avec Annie aussi terrible que fut son histoire. Pour les âmes sensibles, je pense qu’il peut être lu sans trop de difficultés, l’auteure ne s’attardent que très rapidement sur certains détails. Cependant il peut être dur psychologiquement sur d’autres aspects que je n’aborderais pas ici pour ne pas spoiler.
Ce qui est sûr, c’est que cela m’a donné envie de continuer à découvrir Chevy Stevens et ses histoires.
Un Livre Toujours - maviclit 
Ça fait un moment qu’il me tente !
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